Petit historique

 

    Les piments proviennent probablement de Bolivie, où des oiseaux qui, étant dépourvus de neurorécepteurs, n’en ressentaient pas le piquant et dispersaient ainsi les graines. Les graines finirent alors par atteindre l’Amérique centrale, jusqu’à se répandre en Amérique du Sud.

    Le piment constituait un aliment de base pour les premiers Américains. Il représentait quelque chose de très important dans la mythologie Inca puisqu’il était le symbole d’un des quatre frères de la Création : Agar-Uchu ou « le frère Piment rouge ».

    Utilisés à l’origine comme épice, les piments prirent de l’importance une fois que les populations se sont mises à les cultiver. Ils devinrent petit à petit un aliment précieux pour le développement de la société puisqu’ils étaient aussi une monnaie d’échange, un ingrédient à la base de boissons sacrées et de remèdes médicaux.

    Plus tard, le piment apparaît dans certaines villes comme un impôt à payer à la capitale ou comme une punition pour les enfants. Les shamans (sorte de médium) de certaines communautés utilisaient le capsicum mélangé à du cacao et à du tabac pour entrer dans des transes hallucinatoires, pensant ainsi rejoindre les cieux ou les enfers.

    L’Europe découvre le piment au XVe siècle, grâce à Christophe Colomb, lorsqu’il effectue son premier voyage « aux Indes » en 1492. Les Espagnols étaient à la recherche d’épices fortes comme ils aimaient à l’époque c'est-à-dire le poivre ou le gingembre afin de relever leurs plats. Parmi leurs découvertes il y a eu la tomate, le cacao, la vanille, la pomme de terre, les haricots et le tabac. Mais la plus « convoitée » fut celle du piment. On sait que dès le XVIe siècle, le piment était cultivé en Italie (1526), en Allemagne (1542), en Angleterre et bien évidemment en Espagne.

    Avec une telle ouverture sur le bassin méditerranéen grâce à l’Italie et l’Espagne, le piment s’est très vite imposé dans le monde, bien que prétendu être de la famille du poivre. En un peu plus d’un siècle, le piment est donc arrivé en Afrique du Nord et tropicale, puis en Chine, en Inde et enfin dans toute l’Asie. Afin de finir la boucle, il revient de nouveau aux Amériques, avec de nouvelles variétés.

    Aujourd’hui, on peut sans aucun doute affirmer que le piment est l’épice qui a parcouru la plus grande distance le plus rapidement dans toute l’Histoire. C’est aussi l’épice la plus utilisée.

 

 

   

 

    Certains Indiens pensent que brûler du piment chasse les mauvais esprits pendant les cérémonies, que répandre du piment entre deux canoës les protège des requins (même si cette approche de la molécule comme étant un « répulsif à requins » est désormais envisagée par les scientifiques).